Jenny d'Héricourt-La femme affranchie

Jenny d'Héricourt, nommée plus communément l'émancipatrice des femmes fait partie des auteures qui ont abolit le sexisme en tout genre. Elle est une des grandes figures du féminisme.

Jeanne-Marie Poinsard, dite Jenny d'Héricourt, naît à Besançon en 1809. Elle grandit dans un milieu dominé par le protestantisme. Elle se marie en 1832 et suit une formation d'institutrice. Après quatre ans de mariage, elle quitte son mari et réclame le divorce, alors interdit.

Elle rentre à Paris en 1872 et meurt trois ans plus tard.

Dans les années 1850, elle devient le porte-parole des femmes sur la scène publique, notamment grâce à son article dans la Revue philosophique et religieuse, en réponse aux propos misogynes de Proudhon. Son article « Proudhon et la question des Femmes »Et tout au long de sa vie, elle s'acharnera à démontrer que « la femme a les mêmes droits que l'homme ».

Nous avons choisi cet extrait de texte de son article La Femme Affranchie, publié dans la revue philosophique et religieuse du numéro de Décembre 1856.

Il fut publié par ses soins en 1860.

« Vous prétendez que dieu est androgyne ; qu'en lui coexistent les deux principes mâle et femelle sur le pied de l'égalité ; que conséquemment en Dieu l'homme et la femme sont égaux. J'y consens volontiers, quoique je n'en sache absolument rien. Mais lorsque vous ajoutez que la femme a mérité tout autant que l'homme, parce que elle a partagé toutes les crises douloureuses de l'éducation successive du genre humain ;

Que c'est l'amour, qui ne peut exister sans la femme, qui nous a conduits de la loi d'esclavage à celle d'égalité ; que conséquemment la femme est de moitié dans le travail des siècles ;

Là, il n'y a plus de mystère ; je m'associe donc à vous de tout mon cœur pour répéter aux hommes les invitations et des leçons que vous donnez à ces mâles ingrats et récalcitrants :

• Si nous sommes libres c'est partie par la femme : qu'elle soit libre par nous
• Mais l'est-elle ? Est-elle par nous traitée en égale ?
• Epouse, trouve-t-elle l'égalité dans l'amour et le mariage ?
• Personne humaine ne trouve-t-elle égalité dans la cité ?
• Voilà la question . . . . . .
• Notre loi civile est, au sujet de la femme, un modèle d'absurdes contradictions. Suivant la loi romaine, la femme vivait perpétuellement en tutelle : au moins dans cette législation tout était en parfait accord ; la femme y était toujours mineure. Nous, nous la déclarons, dans une multitude de cas, aussi libre que l'homme. »

La bisontine Jenny d'Héricourt, auteure en 1860 de la Femme Affranchie, donne son titre à la réponse à Proudhon.

Ainsi elle invite toutes les femmes, de toutes époques et de tous milieux à se rebeller contre les hommes et faire valoir leur place dans la société. Jenny d'Héricourt veut exprimer le désir des femmes d'exister en société.

Elle veut être le porte-parole de toutes ces femmes qui veulent être affranchies. Elle explique, dans ce passage, sa philosophie sur la femme.

En 1944, le droit de vote est accordé aux femmes. Jenny n'aura pas peur d'écrire ce qu'elle pense face aux hommes et n'attendra pas qu'on lui donne le droit de s'exprimer.

À l'époque, les femmes ne peuvent pas vivre sans leurs maris car elles dépendent d'eux. Jenny s'oppose aux théories des principaux philosophes sociaux de son époque sur l'infériorité féminine. Dans ce texte argumentatifelle utilise la religion pour dénoncer : « vous prétendez que Dieu est androgyne ».Cela peut nous faire penser à la femme adultaire dans la bible.

Celle à qui on ne doit pas pardonner ses péchés alors que les hommes peuvent tromper leurs femmes comme ils veulent. L'injustice est présente depuis longtemps, ainsi que l'inégalité des sexes.

«Mon but est de prouver que la femme a les mêmes droits que l'homme. De réclamer, en conséquence son émancipation.»

-Jenny d'Héricourt