Victor Hugo-Ce siècle avait deux ans

06/03/2019

Victor Hugo est né le 26 février 1802 à Besançon.

C'est un poète classique, romancier et dramaturge. Il deviendra le symbole du romantisme poétique

Hugo est sans contester l'un des piliers de la littérature française. Ses romans les plus connus sont Notre Dame de Paris écrit en 1831 et Les Misérables écrit en 1862.

Il écrit ensuite quatre recueils de poésies, où il se montre maître des expressions lyrique des sentiments et des idées : Les Feuilles d'automne écrit en 1831, les Chants du crépuscule écrit en 1835, les Voies intérieures écrit en 1837 et les Rayons et les Ombres écrit en 1840.

Il est mort à Paris le 23 mai 1885 à l'âge de 83ans. Plus de trois millions de personnes ont assistées à ses funérailles.

Nous avons sélectionné ce poème, car en plus de parler de notre ville, il a un humour et une finesse incroyables.

« Ce siècle avait deux ans ! Rome remplaçait Sparte,
Déjà Napoléon perçait sous Bonaparte,
Et du premier consul, déjà, par maint endroit,
Le front de l'empereur brisait le masque étroit.
Alors dans Besançon, vieille ville espagnole,
Jeté comme la graine au gré de l'air qui vole,
Naquit d'un sang breton et lorrain à la fois
Un enfant sans couleur, sans regard et sans voix ;
Si débile qu'il fut, ainsi qu'une chimère,
Abandonné de tous, excepté de sa mère,
Et que son cou ployé comme un frêle roseau
Fit faire en même temps sa bière et son berceau.
Cet enfant que la vie effaçait de son livre,
Et qui n'avait pas même un lendemain à vivre,
C'est moi. -Je vous dirai peut-être quelque jour
Quel lait pur, que de soins, que de voeux, que d'amour,
Prodigués pour ma vie en naissant condamnée,
M'ont fait deux fois l'enfant de ma mère obstinée,
Ange qui sur trois fils attachés à ses pas
Epandait son amour et ne mesurait pas !Ô l'amour d'une mère! amour que nul n'oublie !
Pain merveilleux qu'un dieu partage et multiplie !
Table toujours servie au paternel foyer !
Chacun en a sa part et tous l'ont tout entier ! »

Ce siècle avait deux ans, Victor Hugo (1802-1885)

Dans son recueil Feuille d'Automne, le poème « Ce siècle avait deux ans » écrit en 1802 nous a interpelé. Il évoque sa vie à Besançon durant sa jeunesse.

Le mouvement littéraire de ce poème est celui qui a été le plus important du XIXème siècle, à savoir le romantisme. Ce mouvement dans lequel Hugo excelle.

En contestation au modèle classique, ce poème évoque les sentiments et émotions du poète.

Nous traiterons ce texte en trois parties, en premier lieu l'autoportrait critique de Victor Hugo, en seconde partie le caractère historique et à la fois privé de l'œuvre et pour finir la poétisation de l'anecdote.

Dans ce poème, Hugo fait son autoportrait dès la naissance, il parle à la 3ème personne du singulier au début, cela montre un certain recul sur sa vie. Au dernier vers il dit « c'est moi », ce qui provoque un effet de suspense, de chute. Le nom du poème quant à lui nous indique l'information sur sa date de naissance, « ce siècle avait deux ans ». Au-delà de cette sensation de recul sur sa vie, il nous offre également une description physique personnelle et assez difficile, il dit « sans couleur, sans regard et sans voix » vers 8, « débile » vers 9 et « sang breton et lorrain » vers 7. Ces différentes critiques sur lui-même ne le mettent par en valeur. Il se compare également, à une vulgaire plante vers 11 «son cou ployé comme un frêle roseau ». Les différents portraits nous le font connaître un peu plus, son portrait social est également fait avec au vers 10 « abandonné de tous », ce qui renforce ce lien si précieux qu'il a avec sa mère, leur relation est telle qu'elle est la seule compagnie qu'il a. Ensuite, dans le deuxième paragraphe, c'est un hommage à sa mère, qui, à force de soins, d'obstination, d'amour, l'a ramené à la vie et de ce fait l'a fait naître une deuxième fois. C'est une véritable ode à sa mère qui l'a sauvé malgré son peu d'espoir de survie. Hugo parle de sang lorrain « naquit d'un sang breton et lorrain à la fois » ce sang est celui de son père qui était un général et soldat de la révolution et de l'Empire, il était le symbole de la gloire militaire nationale. Et sa mère étant le sang breton était le goût de la liberté et de la vieille France.

Hugo a le sens critique et se dénigre lui-même de par les vers 13 « cet enfant » et vers 9 « il fut ». Il utilise des termes péjoratifs avec « débile » vers 9 et « abandonné » vers 10. Il y a alors une certaine analogie, une comparaison vers 6 « jeté comme la graine au grès de l'air qui vole », cela donne une image biologique, une graine n'est pas grand-chose et à la fois beaucoup puisque cela donne la vie, il y a une idée de solitude, livré seul à la vie. Il y a une exagération également qui provoque de la pitié, grâce au vers 10 « abandonné de tous ». Mais également une hyperbole avec « tous » vers 10 et « pas même » vers 14 ; cela accentue l'exagération du poète à vouloir transmettre son malaise.

Le caractère privé de l'œuvre prime sur son caractère historique, de par l'autoportrait qu'Hugo nous propose, nous sommes tout de suite plus plongés dans le poème sachant que c'est sa vie qu'il nous présente.

Le caractère historique nous parle également grâce à l'évocation de « Besançon » vers 5, mais aussi « Rome » et « Sparte » vers 1. Il parle également d'une personnalité de son époque avec l'évocation de « Napoléon » vers 2. Et renforce ce côté historique de par l'évocation d'évènements d'époque comme vers 1 « Rome remplaçait Sparte » et « Napoléon perçait sous Bonaparte ».

Il y a alors ici une allégorie entre Sparte -une monarchie- qui remplace Bonaparte -1er empire.

Le contexte historique est également présent avec vers 2 « Bonaparte » et vers 5 « vieille ville espagnole », ces deux marqueurs temporaux nous indiquent de quel côté se trouvait Hugo à cette période et renforce son hostilité envers le 1er empire. Où Napoléon Bonaparte était consul et allait bientôt se proclamer empereur en 1804.

Un effet de contraste est également présent, avec la faiblesse et la puissance qui s'oppose au privé et à l'historique. Le nom du poème, « ce siècle avait deux ans » qui montre que VH se situe par rapport au siècle. « Rome remplaçait Sparte » vers 1, ce qui montre la puissance militaire à l'époque, alors qu'Hugo lui, se situe au niveau des valeurs politiques, d'un Etat.

Le terme anecdotique qui est poétisé nous montre la valeur individuelle qu'apporte Hugo, qui aurait pût être autrement.

On peut penser ça grâce à la symbolisation dans ses vers, avec une métonymie vers 12 « la bière et le berceau », en parlant de « Rome » qui est une antiquité grecque et « Sparte » qui est une antiquité romaine, cela fait donc un contraste. Rome remplace Sparte qui régnait en maître dans l'Antiquité, Sparte rime avec Bonaparte, mais Sparte est aussi associé au régime autoritaire donc aux guerriers ce qui pourrait faire le lien avec Napoléon qui est lui aussi une sorte de guerrier.

Il poétise le contenu grâce à un jeux de sonorités, on peut y trouver une allitération en « p », « b » et « s », par exemple « remPlaçait », « sParte », « Perçait », ou « Bonaparte », Besançon », « berceau » ou encore « siècle », « sous », maSque ». On a également une assonance en « an » et « i » avec « Ans », « sANs », enfANt » et « naquIt », « fIt », « vIe ». On y trouve également des rimes féminines et masculines en alternance avec « endroit, étroit » puis « espagnole, vole ». Ce poème est constitué de rimes suivies, elles sont riches, puis suffisantes et pauvres. Hugo fait aussi une diphtongue avec « étroit » et « voix », puis une triphtongue avec « roseau »et « berceau », cela provoque un effet de rythme-qui est renforcé par une césure qui sépare chaque vers en deux hémistiches. On remarque également des efforts d'écriture avec beaucoup de figures de style telles que des métaphores, des comparaisons, des métonymie et des répétitions.

Tous ces efforts accentuent le texte et nous poussent donc à comprendre le sens caché de chaque vers pour comprendre le réel point de vue de Victor Hugo.

Dans ce poème, Victor Hugo nous offre un autoportrait critique de sa jeunesse à Besançon. De par un contraste entre sa vie privée et de par les différentes références historiques qui nous plongent un peu plus dans sa vie et nous poussent à comprendre pourquoi il était comme cela.

Pour poser la géocache de Victor Hugo, nous avons choisi le lieu où il a vécu. La maison natale de Victor Hugo est un lieu emblématique qui rime avec Besançon.

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